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sa découverte première. Telle est Porigine de la langue, qui ne
fut au commeneement qu'un recueil ou un assemblage de signes per-
ceptibles par Pouſe, empruntés des objets extérieurs et des images
correspondantes qu'ils produisodient dans Pame. Quelque im-
parfaite que fũt cette langue primitive, élle sulſisoit pour
communiquer aux autres par des sons imités le peu de per—
ceptions et dlidées qu'on s'éötoit forméeg. Cette découverte ou—
vrit lhomme un monde nouveau et intérieur, le vaste domaineo
des idss et des sentiments; mais il fallũt bisen du tems, et un Ger⸗
cice continuel et soutenu, avant que la langue parvünt à oxprimer,
par des sons, les objets qui ne frappent pas les sons, qurtout celui
de Vouſo.
4.
Au reste les hommes vecurent alors dans Létat pur de la na-
ture; sans véêtements, sans autres aliments que ceux, que la terre
produit d'ello môme; aussi leur séjour primitif leur fut as-
eigué dans le Sud-Ouest de LAsie, contrée, qui est encore
une des plus fortiles, et des plus riantes du globe. On com-
prend aiscment que cet état de nature devoit être un état d'iĩnno-
dence; car quels desirs, quelles passions peuvent agiter des êtres
isolss, et qui ne sentent pas meme le besoin de se vdtir, aux quels
la terre fournit abondamment les aliments nécessaires, et qui ne
connoissent ni les rapports sociaux, nĩ les objets sans nombre,