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nation. J'entends par la véritable culture, un développement égal
et proportionnel de toutes les facultés intellectuelles et physiques
de Vhomme, un ennoblissement analogue et harmonieux du coeur,
qui ôtablisse le plus juste equilibre entre le physlque et le moral; et
je crois ponvoir avancer, qu'il se passera des milliers d'années,
avant que Fhumanité entière arrive à ce degré de perfoetion, si tou⸗
jours il est possible qu'elle y atteigne· N'en desespérons pas; car
la perfectibilito de la nature Humaine est inſinie, et, quand la pro⸗
vidence la verra parvenue au point de sa matuxité, il Iui sera aisé
dinspiror quelque homme extraordinaixe, qui, par des institu-
tions sages et par des mésures bien concertées, fasse jouir un seul
peuple au moins des bienufaits d'une pareiſlo culture, et qui en
sache prévenix en même temis la dégénération et le retour à la
barbarie.
Quoiquꝰil en soit de cette perspeetive riante, Pexpérience,
attesto les progrès successifs du genre humain; elle nous autoriso
à esperex que ces progrès m'arréteront jarmais. M eést vrai que les
apparences ne sont pas trop favorables au moment ou nous vivons;
dé)a ou remarque une certaine disproportion dans la culture des
facultes de Phomme; un faux savoir, un prétendu esprit de
philosophſe, qui de jour en jour gagnent plus de terrain, détrui-
sent plus quils n'édiſtent — en prenant à tache d'éolairex et de
reotiſſer tout, ils manquent de — discrétion, et en S'emparant de
Fesprit de la multitude ils n'ont aucun égard aux dispositions et
à la capaciteé des individus. Malgré cela notre aiscle se distingue