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La Provence, nom, sous lequel on comprenoit alors la
France méridionale et une partie de lEspagne septentrionale, eut
d'abord des poëtes de marque, qui, connus sous le nom de Trou-
badours (c. à. d. Inventeurs) ou de provençgaux, donnèrent bien-
rôt le ton à tout le reste de LEurpe; car déjâ vers l'an 1180. les
chantros Souabois se ſirent coonnoitre en Allemagne, presqu' en meme
tems la poſsie sae réöveilla en Angleterro, en Sudde et en Norvege
et partout elle prĩt pour sujet de ses premũers essais, on des avan-
tures chevaleresques ou Vamour et la nature. Maiscomme tou-
tes les langues étoient encore rudes, que 'on connoissoit peu les
grands moddles du beau, les poëtes greos et latins, quꝰenfin la
poſsie étoit moins un art cultivé par principes qu'une mode et un
pasſse⸗ tems des conrs, elle ne put éêtre qu'imparfaite et resserrée
dans uno sphère limitée. Et, lorsqu' au commencement du quator-
mo siole la noblesso s'appauvrit, et que la chevalerie perdit
de son crédit et de son luſstro, la poësie déchut aveo olle, les pobtes
se confondirent dans la foule ot s'avilirent par le métier ignoble
et vénal do maltros chantros ou ministrels,
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Parmi les arts imitatifs, la peinture fut celui qu'on euttiva,
dans dette période, avec le plus de sucoös, c'est encore le seul
dans lequel les anciens alent été surpassés par les modernes, sur-
rout depuis lünvention des conleurs à Phnile, que le HoHlaudéis,
Joan van Eyk employa lo premier à la peintire et dont l'appliea“