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Constantin posa en Italie les fondements de Véoole médicalo de
Salerne devenue si célebre dans la suite. Car, lorsquoe lesprit
humain se fut dégagé des entraves qui enchaĩnoient la pensée, et
quo le clergé eut coſsé d'éêtre seul dépositaire de Part de guérir,
dotte école devint la pépinière de toutes les facultés do médecine
en Europe, quoique sa sagesse se bornât dans le commencement
à quelques principes de diététique.
La môme oppression, sous laquelle languissoit la philoso-
phie, empéeha aussi Phistoire et la géographie de s'élever audessus
des sentiers obscurs oùu olles se trainoient, depuis la période pré-
cédente; la premiere étoit encore brodée de contes et de fables
cependant elle tira quelques avantagos de la multiplication des
actes publics, et des tütres, qui dans la suito suppléèrent, en quel-
que sorto, au dafaut de bons hĩstoriens.
Le goũt général qui se montra, au dommencement de cotte
période, pour la poſsie, Faccueil qu'elle trouva chez les Grands,
la proteotion dont- elle étoit honorée dans les cours des princes de
presque toutes les nations, n'ont pas de quoi nous dtonner. — Les
croisades avoĩent familiarisé la noblesse européenno avec le luxe
de lPOrient, aveo les raſtinements de la politesse asiatique, par 1
les germes du goũt oommencèrent à se dévélopper, ot à faire
éclorro les fleurs do la poësie, dont les Grands de LEurope
firent un charme de leurs loisirs, peut-ôtre par esprit d'imitation,
ayant vu, que, cher les princes arabes, la pocsie servoit au luxe
ot à Pamusoment de la cour.