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C'est ainsi que la religion chrétienne perdit de jour en jour 
de sa vertu divine et de son efſicacité surx les coours des hommes, qui 
s'étoient accoutumés à faire plus de cas de Pobservation de céré- 
monies extérieures, que de la pratique des devoirs, et de la per- 
feotion/ morale. Dans les provinces de Pempire oriental qui mal- 
grô la corruption des moeurs et la décadence des lettres, conserve- 
rent entore une lueur d'instruetion et quelques rayons de lumières, 
la s iperstition et FPignoranco furent moins générales que danus 
Oceident, aussi le clorgé y resta constamment sonmis à Pautoriteé 
temporelle, mais Paltération du Christianisme ne s'y ſit pas moins 
sentir ot y produisit des eſfots non moins funestes. — 
3. 
La décadence des lettres dout il a été fait mention plusieurs 
fois, étoit une ſsuiteé naturelle de celle de la philosophie, la base 
et le soutien de toutes les sciences mais qui, altérée dans son prin⸗ 
cipe, étoit dégénérẽe en un pur jargon et en arguties pueriles. Il 
est vrai, que les Romains n'avoient ni étondu ni perfectionné la 
philosophie qu'ils tenoient des Grecs, mais ils eurent toujours le 
mörite de l'avoir repandue parmi toutos les classes, et d'avoir prẽ⸗ 
paré et facilité par ee moyen la propagation du Ohristianismo- 
Mais à mesnre qne le Iuxe et la mollesse étendirent Ieur funesteé 
ennpire dans les provinees 0maines, et que celles-ci furent in⸗ 
ondées de peuples barbares, l'esprit philosophique et le rais ou⸗ 
nement y fureut supplantès par un goũt fgrotesque et bizarre, pat