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au développement progressif de sa population et de sa civilisa⸗
tion; lequel, assez lent dans le milien du pays, fut cepeſdant
plus sensible et plus rapide dans les contrées fertiles, et sur
les côtes, que daus les montagnes, et dans les déserts sablon-
neux, dont la stérilite condamna les habitants à nne vie no-
made, et à des courses et brigandages. La méime difféerende qu'il
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y avoit entre la population et la oulture des provinces se ſit remar⸗
quer aussi dans la réligion respeotive de leurs habitants; celle des
générée, que celle
Arabes nomades, dits Bédouins, étoit moins dẽg
des contrées plus peuplées, qù regnoit surtout le culte des aſtres;
aussi, deès les plus anciens tems, la Caaba, ou la sainte maison à la
Mocque, étoit révérée comme un endroit sacré. Mais tandisqu'
une population toujours croissante remplissoit Ia presqu' isle
d'Arabie d'innombrables habitants, de FPautre côté le commerce
des Indes, auquel PArabie eut beaucoup de part, y répandoit Pai-
sance et la culture d'es prit; en pratiquant des marchands étrangers,
ẽgyptieus surtout, en se familiarisant avec la civilité et avec la
politesse des moeurs grecques, les esprits s'éclairèrent assez pour
dentix Pinconsequence et la déraison de Lidolatrie et du culte des
aſtres, et pour se douter de lVeéxistence d'un seul dieu.
Cos rayons lumineux frapèrent surtout esprit de Mahomed,
dſeune homme issu d'une famille de princes de la Mecque, moiti
négociant, moitié bédouin, sans érudition, mais doueè de bon sens
naturel, d'une imagination ardente, et enſin inspiré du courage