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inſiniment élevé an· dessus des choses créés, ne pouvoit oͤtre snjet 4
ancune altération ni vicissitude. A se sentiment de Phomme se
joignit dans la snite celui de son impuissance, de sa foiblesse,
de son peu de mérite, sentiment qui lui inspira Pidée de té-
moigner en quelque manidro, à cet tre inconceable, à ce Dieu,
auteur et conservateur de touteos choses, le tribut de sa reconnois-⸗
sance et de son adoration; mais cet hommage füt proportionnõ
sans doute à la défectuosité de ses idées eét à limperfection de ses
lunidres. Ce que Phomme connoissoit de plus chor et de plus
précienx, les fruits de sa sueur et do ses peines, il les onſsactaà
dieu, en lui offrant les prémices de ses troupeaux ou de ses re—
ooltes, il accompogna ce sacrifice de voux et de prieres. Des priè-
res et des saorifices, voilà les adtes religieux, les promiers trã·
bats de respect et de gratitude quo Ihomme offrit à Dieu; on
on appercoit les traoes des les tems de Catu et d'Abel, et on les
retrouve dans ceux de Noë et de sa posteritõ.
Ce premier culte, anquel se joignirent dans la suite cer·
tains voeux, fut done aussiĩ simple et naturel que tonte la manieré
de vivre du premier üge, aved laquelle il se trouvoit naturellement
dars le rapport leè plus intime. Si cetre premiere religion des
Plus anciens mortels — — aussi pure, aussãĩ conforme — — but,
aussi digne d'un Dieu, qué la raison et vangile nous enseignent
adorer en esprit ot en vorité, c'est ee que je ne déciderai point; je
wen rapporte à Votre propre jugement, guidsé et 6claire pax celui
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